Témoignage
“Comme de nombreux parents d’enfants porteurs de troubles de la sociabilisation et de la communication, je ne suis pas restée insensible au témoignage de l’acteur Francis Perrin et de sa femme, régulièrement invités dans des débats télévisés pour partager leur expérience de parents d’enfants autistes et le petit miracle de l’ABA sur leur fils.
Malgré tout, la manière de présenter l’ABA dans les reportages télévisés me posait question… On y voit des enfants stimulés presque 24h/24, un système de récompenses où on utilise exclusivement la nourriture…
Puis j’ai lu le livre d’Eglantine Emeyé, Le voleur de brosse à dent. Ce témoignage-là donne une vision bien différente de l’ABA. On y apprend que l’ABA peut faire progresser des enfants qui ne sont pas nécessairement autistes. On y découvre qu’il y a d’excellents professionnels, qui s’investissent à 100% pour faire progresser les enfants qu’ils suivent et soutenir les familles… Et qu’il y a également des professionnels “à éviter”, qui sont très critiques vis à vis de ce qui n’est pas de l’ABA, qui exigent que les personnes qui entourent l’enfant soient tous formés à la méthode (ce qui est très utopique…)
Ce livre m’invite à aller plus loin, à me documenter. Très vite, je vois que l’ABA peut aider mon fils. En effet, il présente de nombreux traits autistiques (stéréotypies, pas d’intérêt pour le jeu…) et lorsqu’on le félicite de quelque chose, on voit immédiatement que c’est un moteur pour lui et que ça le rend très heureux, au point de refaire à nouveau ce pourquoi il a été félicité. Et la base de l’ABA est bien là, féliciter les comportements adaptés pour inciter l’enfant à les reproduire et ignorer les comportements gênants pour qu’ils disparaissent. C’est certains, l’ABA allait pouvoir faire progresser mon fils.
Je me suis alors lancée dans la recherche de professionnels qui utilisent l’ABA. Nous n’habitons pas la capitale ou une grande métropole et je me suis vite rendue compte que ce ne serait pas chose facile… Pendant quelques mois, nous avons malheureusement fait l’expérience d’une professionnelle très mal formée (pas formée à l’ABA vraisemblablement), complètement fermée au dialogue avec nous et avec les autres professionnels qui suivaient notre fils… Puis, nous avons eu la grande chance de rencontrer une professionnelle d’exception, grâce à qui notre petit chéri progresse depuis un peu plus d’un an.
Marielle voit mon petit frisé une heure par semaine, en ma présence pour un travail de guidance. Lorsque nous sommes confrontées à des comportements qui posent problème, un mot de Marielle pour nous guider vers la réponse à apporter, et le problème est réglé ! Par exemple, mon fils a eu une période où il se tapait beaucoup la tête. Il s’enfermait dans ce geste qui devenait dangereux pour lui (à la fin de la journée, il était couvert de bleus). Nous ses parents, les puéricultrices de la crèche, tout le monde avait beaucoup de mal à supporter ce geste et nous passions nos journées à dire « Ne tapes pas ! Arrêtes de te taper ! ». Un rendez-vous chez Marielle, qui m’a observée face à ce comportement… Puis, elle m’a dit que, sans le savoir, je renforçais moi-même ce comportement. Premièrement, mon fils avait mon attention lorsqu’il se tapait. Deuxièmement, il entendait toute la journée le mot « taper, tape… ».
Marielle m’a conseillée d’ignorer ce comportement négatif et de valoriser tout ce qui n’était pas ce comportement (déplacements, jeux…). Lorsque mon fils se déplaçait, je mettais en route ses comptines, quand il s’arrêtait pour se taper, j’arrêtais la musique. En 2 jours, ce comportement a disparu. Les professionnelles de la crèche n’en revenaient pas.
La réussite de l’apprentissage du pot pour mon fils est également un miracle de l’ABA. Pour mon petit chéri, les renforçateurs sont les compliments appuyés et les comptines. La première fois que je l’ai assis sur le pot, je pensais vraiment qu’il ne pouvait pas comprendre ce que j’allais lui demander. Puis, à ma grande surprise, il a fait pipi et caca dans le pot immédiatement. Nous avons renforcé avec des chansons, des danses, de multiples compliments… Pour lui, cette première expérience était formidable, une véritable fête ! Il était donc tout naturel qu’il recommence !
L’ABA m’a également permis de faire confiance à mon fils et en ses capacités. Actuellement, nous travaillons sur l’apprentissage des couleurs et des animaux… Comme pour le pot, sans l’accompagnement de Marielle je penserais inutile d’essayer d’apprendre ces choses-là à mon fiston, qui est non verbal. Avant le travail autour de l’ABA, je pensais que mon fils ne comprenait pas ce genre de choses et qu’il serait très difficile de lui apprendre… En tout cas, que ce n’était pas pour tout de suite !
Enfin, le travail avec Marielle a permis de développer quelque chose d’indispensable : la communication. Nous travaillons avec des cartes sur lesquelles nous avons des photos des choses qu’il aime ou qu’il désire. Avant cela, mon fils n’avait aucunement l’habitude qu’on lui demande son avis…et ça lui a changé la vie ! Ce travail avec les cartes l’a incité à développer une communication plus globale car il sait maintenant qu’il peut demander…Avec le pot, il a par exemple trouvé la solution tout seul pour demander le pot : il va taper sur la porte des toilettes. Lorsqu’il a faim, il va taper sur la porte du frigo…Avant cela, lorsqu’il avait faim, aucun signe ne pouvait nous en informer, il attendait qu’on lui donne à manger…
Mon fils grandit et le moment de l’entrée dans un établissement spécialisé approche… Nous savons que la structure qui pourrait lui convenir est un établissement qui utilise l’ABA… Malheureusement, il y a encore bien trop peu de lieux qui proposent cet accompagnement…Et lorsque c’est le cas, les places sont réservées aux enfants autistes… Nous allons donc probablement nous trouver dans une situation difficile lorsqu’il faudra chercher et trouver un établissement qui lui permette de progresser encore…et d’entrer davantage dans les apprentissages… Mais aujourd’hui, l’ABA a permis de réels progrès dans la vie quotidienne, l’autonomie, la communication et c’est une réelle réussite pour lui !”
Un bon thérapeute : I Love ABA !
Traduction du post http://www.iloveaba.com/about-me-bio.html
Traduction de Marielle Lesecq, Psychologue ABA certifiée BCBA
Comment savez-vous si le thérapeute de l’ABA qui travaille avec votre enfant est mauvais, bon ou génial à son travail ?
Il est important, en tant que parent, de connaître les signes à rechercher pour juger de la qualité du thérapeute à domicile.
Un programme ABA efficace et de qualité nécessite beaucoup de choses : un superviseur qualifié et expérimenté supervisant et exécutant le programme, du matériel adapté et cohérent avec les objectifs travaillés, une cohérence et un calendrier régulier qui guident les apprentissages, une remise en question et un questionnement régulier des pratiques mises en œuvre et des éléments travaillés auprès des enfants.
Après avoir lu cette liste, vous pourriez vous rendre compte que vous avez un bon thérapeute qui travaille avec votre enfant et vous. Appréciez et répondez à ce thérapeute qu’ils font un excellent travail. Il est bon de renforcer les comportements des thérapeutes tout comme nous renforçons les comportements de nos enfants !
Traits / caractéristiques d’un grand thérapeute ABA :
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Il / elle est passionnée de son travail, aime discuter des stratégies et des principes de l’ABA avec vous et partage ses techniques avec vous.
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Il / elle semble vraiment être avec les enfants. Vous voyez ou entendez le thérapeute en train de rire et de s’amuser avec votre enfant avant ou après les séances. Il ne se contente pas de terminer la session, de nettoyer et de rentrer chez lui.
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Il / elle parle d’objectifs de carrière au sein de l’ABA. Ce n’est pas seulement un « métier » pour eux ; c’est une carrière, une vocation dans laquelle il s’intéresse er se voit durer.
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Il/ elle devient investie émotionnellement dans le progrès de votre enfant. Si vous avez lutté pendant des mois avec l’apprentissage de la propreté, et que vous appelez le thérapeute excité parce que votre enfant vient de faire ses besoins aux toilettes…le thérapeute sera aussi content et enthousiaste que vous.
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Il / elle demande des commentaires et une supervision sur sa pratique. Si aucun superviseur n’est disponible ou s’il est lui-même superviseur, il se documente dans des livres spécialisés, des films ou des articles de recherche sur l’ABA, l’autisme, le comportement…afin qu’il puisse augmenter, actualiser ses connaissances.
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Il / elle est un joueur d’équipe et s’ouvre à la communication avec l’enseignant de votre enfant ou les autres professionnels qui travaillent avec votre enfant. Il fait du lien avec les professionnels et partage volontiers sa pratique.
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Il / elle répond de manière appropriée aux suggestions d’amélioration et à la critique constructive. Il ne répond pas en étant défensif, en faisant des excuses ou en se fâchant. Il veut apprendre à bien faire son travail.
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Il / elle a un esprit ouvert concernant différentes approches, stratégies, interventions ou méthodes de gestion du comportement. Si vous dites au thérapeute que vous envisagez une thérapie complémentaire, il vous écoute et pose des questions à ce sujet. En ce sens qu’il veille à ce que les stratégies complémentaires choisies n’iront pas à l’encontre du travail mené jusque-là, et si cela est le cas vous en fera part ouvertement et de façon pragmatique. Si les choix de stratégies sont diamétralement opposés, il vous proposera de discuter avec l’autre professionnel de celles-ci et il vous demandera de faire un choix et acceptera de se retirer si nécessaire.
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Il /elle est un individu cohérent. Il se présente à l’heure, travaille la session complète (ne part pas toujours en avance), assiste à des réunions de suivi ou interprofessionnels… Il est évident qu’il prend son travail au sérieux et est professionnel.
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Ce dernier point est très important : il / elle avance et s’améliore. Parfois, les familles voient des zones de faiblesse chez un thérapeute de l’ABA et s’attendant à ce que la personne répare ces zones du jour au lendemain. Tant que le thérapeute essaie d’améliorer et de travailler sur ses zones faibles, cela vous montre que le thérapeute est une personne dévouée qui prend son travail au sérieux.
Un bon thérapeute ABA est un joyau pour toute la famille, et il est possible d’apporter d’énormes changements dans l’apprentissage de votre enfant. Commencez à chercher des signes de grandeur lorsque vous cherchez des thérapeutes de l’ABA à embaucher, et si vous vous rendez compte que vous avez déjà un grand thérapeute qui travaille avec votre enfant, assurez vous de leur montrer votre appréciation.
Marielle Lesecq, Psychologue ABA