MOTRICITÉ

Lorsqu’on a un enfant en bonne santé, l’acquisition de la motricité est quelque chose de si naturel que les étapes se succèdent sans que l’on en prenne vraiment conscience. Bien sûr, on prête attention au premier quatre-pattes et au premier pas, mais tout le reste est invisible à l’œil nu…

Quand on a un enfant pour qui tout s’apprend, on découvre alors que le fait de se protéger le visage avec ses mains quand on tombe, ce n’est pas un réflexe pour tout le monde… Et qu’il est parfois nécessaire de l’apprendre pour ne pas se blesser sans cesse. On apprend également que, pour passer de la position assise à la position debout, certains enfants ont besoin d’apprendre la position « à genoux », puis du “à genoux haut”, puis « du chevalier servant », alors qu’en parallèle, on doit apprendre aux mains à s’accrocher.

Pour mon petit frisé, l’apprentissage de chaque geste s’est fait grâce à deux séances hebdomadaires de kinésithérapie et deux séances hebdomadaires avec une ergothérapeute qui utilise la méthode Padovan®. Mois après mois, ses efforts lui ont permis de tenir sa tête, de tenir assis, de ramper, de se tenir debout…

En parallèle de ce travail de rééducation, nous avons essayé sans cesse d’attirer son attention pour lui donner l’envie de se déplacer et de faire ces innombrables efforts.
Quelques pistes que nous avons pu tester :
• Le parcours de motricité
• Les animaux
• La musique
• Les appareillages et installations
• Les activités quotidiennes


Le parcours de motricité

Afin d’inciter mon petit loup à effectuer les gestes les plus basiques (lever un genoux, s’accrocher à un coussin…), j’ai investi dans un parcours de motricité pour bébé… Ce matériel, utilisé en crèche, coûte relativement cher par rapport au temps d’utilisation relativement court… Néanmoins, vous pouvez demander à des lieux ressource s’ils peuvent vous prêter quelques modules pour quelques mois (exemple : CAMSP, Relais assistante maternelle…).

Pour les personnes qui sont en Franche-Comté, nous avons fait don de notre parcours au CAMSP de l’Aire Urbaine afin qu’il puisse être prêté aux familles.

Pour quelques dizaines d’euros, il est également possible de trouver, dans le commerce, des tapis de sol et des tunnels pour jouer à cache-cache et travailler la motricité.

Les animaux, un vrai moteur

Tout petit, il était beaucoup plus facile pour mon petit chéri d’entrer en contact avec un animal plutôt qu’avec des bipèdes… Voir un petit animal courir au sol l’a donc tout de suite intéressé.

Nous avons adopté un chiot lorsque mon fils avait 15 mois. À l’époque, il tenait assis depuis peu, mais n’avait pas l’envie ou l’idée de se déplacer… Quelques jours seulement après l’arrivée de Jojo, il a décidé d’essayer de la suivre… Elle est devenue (et est toujours) sa meilleure amie !

Si je peux me permettre un petit conseil pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans l’adoption d’un chien comme compagnon de leur petit et de toute la famille, prenez un temps pour vous documenter sur le caractère du chien, ses besoins… En effet, certaines races de chiens sont d’emblée très patients avec les enfants  (et oui, les petits peuvent tirer les oreilles et mettre la main au fond de la gueule de leur chien… D’autant plus quand il ne comprennent pas que « ça ne se fait pas »).

Après de douloureux départ de notre Jojo, je me suis lancée dans un projet de chien d’assistance pour Marius…et c’est ainsi que Vénus est entrée dans notre vie. Dans un premier temps, j’ai déposé un dossier auprès de l’Association Handichien , qui remet au bénéficiaire un chien de 2 ans formé spécifiquement pour lui. Mais les délais pour obtenir un chien étaient longs…Marius marchait depuis quelques mois seulement…et le chien allait l’aider à progresser en ce sens… compte tenu du temps d’attente,  j’ai étudié une autre option…et je me suis lancée dans la recherche d’une association qui certifie chien d’assistance les chiens de particuliers : l’association Cyno-sens. Puis nous avons pris contact avec une éleveuse exceptionnelle qui nous a accompagnés pour le choix du chiot et a mené un travail de pré-éducation avec Vénus. Attention : ce travail d’éducation avec Vénus demande un engagement conséquent , cela va prendre énormément de temps, de travail et nécessite un accompagnement par des professionnels formés parfois loin de votre domicile. Il est préférable de bien étudier tous les paramètres avant de se lancer dans ce type de projet…

A terme, Vénus sera amenée à devenir une chienne d’éveil et d’assistance pour Marius : le motiver pour la marche, les jeux et les apprentissages, le soutenir dans les relations sociales, le rassurer dans les moments difficiles, l’accompagner dans ses rendez-vous médicaux et ses séances de rééducation. 

                      

Pour permettre à votre petit le contact avec les chevaux, il existe des professionnels spécialisés en équithérapie.
Le cheval a en effet fait ses preuves concernant le lien qu’il peut créer avec tous les enfants, et en particulier avec les enfants qui peuvent avoir des troubles de l’attention ou du comportement, des troubles sensoriels ou un polyhandicap.
Le site de
la société française d’équithérapie propose un annuaire national des professionnels.

 

La musique

Les instruments de musique sont des outils intéressants pour travailler la motricité. De plus, lorsque l’enfant est « en décalage » avec les jouets dits « de son âge », cela permet de détourner le problème… Vous pouvez aller dans n’importe quel magasin de musique et acheter des tambourins, des maracas, des pianos à pouce… Lorsque vous avez la chance d’avoir des musiciens à la maison (et donc les instruments qui vont avec), un piano ou une batterie sont des instruments solides et stables qui permettent à l’enfant de se hisser et même de se déplacer sans trop de risques…

               

Selon le handicap de votre enfant, vous pouvez également vous renseigner auprès du conservatoire le plus proche de chez vous…car de plus en plus de conservatoires proposent des accompagnements pour les élèves en situation de handicap et dispose d’un référent handicap. 

Les appareillages et installations

Lorsque la marche tarde à venir, il est parfois nécessaire de mettre en place des appareillages afin que l’enfant puisse partager des moments avec sa famille ou ses amis dans une posture qui est celle des enfants de son âge… Je me suis aperçue de cela avec force lorsque mon fils a commencé à imiter d’avantage le chien que les autres enfants…
Nous avons d’abord trouvé des idées que je vous déconseille fortement sur internet, et qui explique par exemple comment trafiquer des trotteurs pour qu’ils conviennent à des grands enfants… D’une part, les trotteurs sont fortement déconseillés par tous les kinésithérapeutes et les professionnels de la petite enfance, et d’autre part, ces bricolages peuvent s’avérer très dangereux pour les enfants en cas de chute. Nous avons donc cherché puis trouvé une solution adaptée au développement de notre fils à cette période : le motilo.


Information non négligeable : le motilo est sur-mesure et pris en charge en totalité par la sécurité sociale.

Pour Marius, le motilo a été une solution adaptée pendant de longs mois. Puis, il a commencé à vouloir se tenir debout avec appui et à refuser le motilo dans lequel il est « attaché » et ne peut pas descendre seul.
Je me suis donc tournée vers le déambulateur inversé. C’est un moyen très adapté pour un enfant qui commence à bien tenir sur ses jambes. Seul hic, et de taille : le déambulateur inversé n’est que très partiellement pris en charge… Sur un coût total de 1 450€ (1 000€ de déambulateur et 450€ pour les accoudoirs) la prise en charge de la sécurité sociale est de 33€ !!! Pour ma part, ma mutuelle a ajouté 66€.
Ce qui fait donc un reste à charge de 900€ (sans accoudoirs) à 1350€ (avec accoudoirs).
Alors oui quand l’enfant a la PCH (obtenue après des années de galère), on peut obtenir une prise en charge par la MDPH…mais lorsque l’enfant est petit, et selon les départements, la PCH n’est pas forcément acceptée…

Par la suite, Marius a eu un autre déambulateur car les enfants grandissent vite…et le matériel est à changer souvent…

   

Au moment où mon petit loup a commencé à vouloir se hisser en position debout, j’ai cherché des solutions pour qu’il puisse le faire le plus possible, sans pour autant défigurer complètement la maison…
Nous avons opté pour deux installations :

  • Des barres à ventouses, achetées sur internet (initialement utilisées dans la douche pour les personnes âgées) et installées sur les baies vitrées de la maison
  • Des barres de danse classique, achetées sur internet et commandées sur mesure. C’est en chêne clair et plutôt joli. ATTENTION : il est indispensable de renforcer le place avec des plaques de bois avant la pose

Marius a grandi et il est passé par des moments de progression du point de vue moteur, et des moments de forte régression à cause de l’épilepsie…Malgré cela, il n’a jamais baissé les bras et a toujours mis des forces incroyables pour acquérir la position debout.

La vie de tous les jours

Concernant la motricité fine, la vie de tous les jours offre une mine d’activités à partager…
Si c’est un plaisir pour vous de partager ces moments avec votre enfant, foncez ! Cependant, s’il y a des périodes où les difficultés de votre enfant sont difficiles à accepter pour vous dans ces moments-là (il mange le sable ou ne porte pas d’intérêt à l’activité peinture…), vous pouvez choisir de déléguer ces activités pour un temps aux professionnels qui entourent votre enfant…

Et pour les moment de détente ou le travail de motricité fine, il est important d’être bien installé pour ne pas ajouter de la difficulté à la difficulté…Les fauteuils de ce type sont parfaits. Beaucoup de parents en achètent à prix d’or…Info à savoir : votre appareilleur peut vous le fabriquer sur mesure et adapté aux besoins de votre enfant et c’est entièrement pris en charge par la sécurité sociale